Depuis plus d’un demi-siècle, la France est dotée d’un Etat-Providence connu dans le monde entier. Notre économie génère chaque année 2200 Milliards d’euros et nous en consacrons 1/3 pour les dépenses sociales. Et pourtant : 14% des français sont en situation de pauvreté, un français sur trois juge que sa situation financière se dégrade et un million de foyers sont surendettés alors que la Banque de France lutte contre le surendettement depuis 1989 !
Comment est-ce possible ? Les explications sont nombreuses : au-delà des revenus évoluant moins vite que le coût de la vie, les français ne sont pas formés aux questions financières à l’école et dans une société de publicité omniprésente, la tendance à consommer au jour le jour plutôt que de préserver son patrimoine est forte… et les sociétés commerciales en profitent, avec des marges élevés ! En parallèle, les parcours de vie n’ont jamais été aussi semés d’embuches : reconversions professionnelles, contrats précaires, licenciements, maladie, divorces : la probabilité de connaître une chutes brutale et imprévue de ses revenus est plus forte qu’avant.
La stabilité des finances est la condition première de l’épanouissement d’un ménage. L’absence de visibilité quant aux dépenses à venir, la perspective de l’augmentation du coût de la vie et la stagnation des revenus minent la sérénité des familles qui sont contraintes de vivre au jour le jour et de renoncer à faire des projets, à se soigner correctement, à se former, à se faire plaisir ou à se constituer un patrimoine. Tous les foyers devraient avoir les outils, conseils et méthodes pour épargner et profiter dans une attente sereine, plutôt qu’anxiogène, du lendemain.
Elevées et nombreuses, voilà ce qui caractérise les charges fixes du budget d’un ménage : loyer, mensualité d’un ou plusieurs crédit mal négociés, leasing pour la voiture mal préparé, assurances en tout genre dont on ne sait pas vraiment l’utilité, factures d’énergie mal maîtrisées, forfaits internet et téléphones en pagaille et une liste interminables d’abonnements. Leaders sur leurs marchés, de nombreux prestataires pratiques des prix élevés et profitent d’une situation de rente qui grève la part du revenu des ménages disponible pour épargner ou se faire plaisir.
Découverts bancaires, rejets de prélèvements, arriérés de charges courantes (eau, électricité, forfait téléphone), mensualité de crédit en retard… lorsque surviennent les premiers impayés, une spirale infernale s’enclenche : appels et relances des créanciers, perte des moyens de paiement, angoisse, tensions familiales, isolement et repli sur soi, difficultés psychologiques.
–> En France, un dossier de surendettement est déposé toutes les trois minutes et trois personnes se suicident, chaque jour, dépassées par les dettes.
En France, les questions d’argent sont taboues. Comprendre un taux d’intérêt de crédit, des garanties d’assurance ou la rentabilité d’un produit d’épargne ne s’improvise pas, or l’école ne dit rien sur le sujet. On considère que gérer un budget est quelque chose de simple, et que ceux qui n’y arrivent pas n’ont qu’à être plus responsables. On ne parle pas d’argent entre amis, ça ne se fait pas, on a peur de la comparaison, on a peur d’être jugé. Alors quand surviennent les difficultés, on ne dit rien, on fait semblant. Il s’écoule jusqu’à quatre ans entre le moment ou une personne prend conscience de ses difficultés financières et le moment où elle se résout à demander de l’aide. Quatre années de détresse où la situation ne fait qu’empirer : difficultés financières, familiales, psychologiques. En s’appropriant les questions financières, les CSE font une différence de marque dans le quotidien des salariés : ils préserve leur reste à vivre.