Prévention financière

Prémunir les salariés contre les mauvaises décisions financières

Contrairement aux idées reçues, ce ne sont pas les bénéficiaires de minima sociaux qui souffrent de difficultés financières, mais les salariés et les fonctionnaires, notamment les employés non cadre et les ouvriers en CDI. Si les dispositifs publics et associatifs sont efficaces, ils interviennent toujours lorsqu’il est trop tard. Or les difficultés n’apparaissent pas du jour au lendemain : des années d’instabilité financière, de découverts bancaires, de souscription de crédits mal négociés ou injustifiés, des dépenses de consommation éparpillées et, en conséquence, une faible capacité d’épargne font que lorsque survient un accident de la vie, on ne peut plus faire face à ses charges. Afin de prévenir les salariés de l’isolement et la détresse des difficultés financières, CSE PARTAGE agit en amont pour prévenir les situations délicates.

Des campagnes de communication semestrielles et un outil numérique de détection mensuel

L’entreprise est le lieu de vie où le salarié passe la plus grande partie de sa semaine. A l’accueil, dans le bureau de l’Assistante Sociale ou de la RH, dans les salles de repos et détente, dans les couloirs, sur les écrans, sur le site web du CSE ou dans le journal CSE, les espaces d’information des salariés ne manque pas. 

Le secret de la prévention : la régularité et la diversité. Deux fois par ans, le réseau CSE Partage se dote de nouvelles affiches d’information-prévention, abordant de nouveaux thèmes ou présentant autrement les thèmes important. En parallèle, un outil de détection numérique mensuel est présenté aux RRH pour détecter le plus tôt possible les salariés pouvant bénéficier d’un accompagnement sur un projet ou une problématique financière.

Tordre le cou aux idées reçues : gagner de l'argent ne veut pas dire être à l'abri des difficultés

65% des personnes surendettées appartiennent à la population active et 1/3 sont salariés en CDI, CDD ou intérim. Parmi eux, la moitié sont employés ou ouvriers. Dans les banques, les clients en difficultés payent en moyenne 296 € de frais d’incidents par an et plus de 500 € pour 1/5 d’entre eux. Or, comme le rappelle l’UNAF et 60 millions de consommateurs, le client en difficulté type « n’appartient pas forcément aux catégories les plus pauvres. Il n’est pas surendetté ou bénéficiaire de minima sociaux mais salarié du secteur privé ou fonctionnaire« .

Alerter sur les risques lié au crédit à la consommation et au leasing

Le crédit, utilisé à bon escient, peut-être un outil de financement de projet pertinent, et préférable à l’épargne lorsque les taux sont bas. Cependant, les pratiques publicitaires agressives et l’accès non contrôlé au crédit à la consommation en ont banalisé l’usage. En conséquence, de nombreux foyers payent leurs courses alimentaires à crédit, leurs impôts à crédit, leurs frais de santé ou les imprévus à crédit, et parfois même leurs mensualité de crédit avec d’autres crédits. Or le recours au crédit à un coût, grève la capacité d’épargne, nuit à la capacité des ménages à accéder à la propriété et augmente significativement le risque de surendettement. Bref, au total, 62% des Français ont déjà souscrit un crédit à la consommation, un tiers des ménages rembourse au moins un crédit conso en permanence, et le crédit est présent dans 9 situation de surendettement sur 10 et pas moins d’un emprunteur sur deux juge que son crédit représente une charge trop élevée pour son budget.

Sensibiliser à l'importance de l'épargne de précaution

En France, pouvoir épargner semble être un luxe. Seuls les 20% des plus riches parviennent à épargner le sacro-saint seuil de 30% de leurs revenus. Pour les 80% restant, ils n’épargnent qu’en moyenne 8% de leurs revenus. Pour les 20% les plus modestes, seulement 2,3% ! Face au coût de la vie, à la complexité d’inscrire son budget dans une gestion stratégique, où chez les plus jeunes, à la tentation de profiter au jour le jour, de nombreux ménages renoncent à épargner. En conséquence, ils sont privés d’un matelas de sécurité en cas d’accident de la vie, ou de l’apport qui leur permettrait d’accéder à la propriété pour ne plus avoir à payer de loyer lorsqu’ils seront retraités.

Rompre l'isolement des personnes en difficulté en dédramatisant les problèmes d'argent

Tabou, voilà ce qu’est l’argent dans notre pays. La Banque de France a démontré qu‘il s’écoule jusqu’à 4 ans entre le moment où une personne prend conscience de ses difficultés et le moment où elle se résout à demander de l’aide. A quoi s’ajoute le temps qu’il faut à une personne pour s’avouer à elle-même qu’elle est en difficulté. Ce sont des années de détresse psychologique, provoquant tensions familiales, dévalorisation de soi, mal-être et isolement progressif de la vie sociale. Rapidement détectée, une situation délicate peut pourtant vite être rétablie. Il faut pour cela dédouaner les personnes en difficulté de leur sentiment d’échec : il existe mille et une raison de traverser des difficultés financières, de la perte d’emploi au divorce, en passant par la maladie ou simplement du fait des incitations omniprésentes à consommer.