L’entreprise est le lieu de vie où le salarié passe la plus grande partie de sa semaine. A l’accueil, dans le bureau de l’Assistante Sociale ou de la RH, dans les salles de repos et détente, dans les couloirs, sur les écrans, sur le site web du CSE ou dans le journal CSE, les espaces d’information des salariés ne manque pas.
Le secret de la prévention : la régularité et la diversité. Deux fois par ans, le réseau CSE Partage se dote de nouvelles affiches d’information-prévention, abordant de nouveaux thèmes ou présentant autrement les thèmes important. En parallèle, un outil de détection numérique mensuel est présenté aux RRH pour détecter le plus tôt possible les salariés pouvant bénéficier d’un accompagnement sur un projet ou une problématique financière.
65% des personnes surendettées appartiennent à la population active et 1/3 sont salariés en CDI, CDD ou intérim. Parmi eux, la moitié sont employés ou ouvriers. Dans les banques, les clients en difficultés payent en moyenne 296 € de frais d’incidents par an et plus de 500 € pour 1/5 d’entre eux. Or, comme le rappelle l’UNAF et 60 millions de consommateurs, le client en difficulté type « n’appartient pas forcément aux catégories les plus pauvres. Il n’est pas surendetté ou bénéficiaire de minima sociaux mais salarié du secteur privé ou fonctionnaire« .
Le crédit, utilisé à bon escient, peut-être un outil de financement de projet pertinent, et préférable à l’épargne lorsque les taux sont bas. Cependant, les pratiques publicitaires agressives et l’accès non contrôlé au crédit à la consommation en ont banalisé l’usage. En conséquence, de nombreux foyers payent leurs courses alimentaires à crédit, leurs impôts à crédit, leurs frais de santé ou les imprévus à crédit, et parfois même leurs mensualité de crédit avec d’autres crédits. Or le recours au crédit à un coût, grève la capacité d’épargne, nuit à la capacité des ménages à accéder à la propriété et augmente significativement le risque de surendettement. Bref, au total, 62% des Français ont déjà souscrit un crédit à la consommation, un tiers des ménages rembourse au moins un crédit conso en permanence, et le crédit est présent dans 9 situation de surendettement sur 10 et pas moins d’un emprunteur sur deux juge que son crédit représente une charge trop élevée pour son budget.
En France, pouvoir épargner semble être un luxe. Seuls les 20% des plus riches parviennent à épargner le sacro-saint seuil de 30% de leurs revenus. Pour les 80% restant, ils n’épargnent qu’en moyenne 8% de leurs revenus. Pour les 20% les plus modestes, seulement 2,3% ! Face au coût de la vie, à la complexité d’inscrire son budget dans une gestion stratégique, où chez les plus jeunes, à la tentation de profiter au jour le jour, de nombreux ménages renoncent à épargner. En conséquence, ils sont privés d’un matelas de sécurité en cas d’accident de la vie, ou de l’apport qui leur permettrait d’accéder à la propriété pour ne plus avoir à payer de loyer lorsqu’ils seront retraités.
Tabou, voilà ce qu’est l’argent dans notre pays. La Banque de France a démontré qu‘il s’écoule jusqu’à 4 ans entre le moment où une personne prend conscience de ses difficultés et le moment où elle se résout à demander de l’aide. A quoi s’ajoute le temps qu’il faut à une personne pour s’avouer à elle-même qu’elle est en difficulté. Ce sont des années de détresse psychologique, provoquant tensions familiales, dévalorisation de soi, mal-être et isolement progressif de la vie sociale. Rapidement détectée, une situation délicate peut pourtant vite être rétablie. Il faut pour cela dédouaner les personnes en difficulté de leur sentiment d’échec : il existe mille et une raison de traverser des difficultés financières, de la perte d’emploi au divorce, en passant par la maladie ou simplement du fait des incitations omniprésentes à consommer.